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Photo du rédacteurNathalie Boisselier

Entraîner la résilience [1] : résoudre les problèmes en optimiste

Dernière mise à jour : 16 sept. 2019

Résoudre les problèmes comme un optimiste s’apprend. Voici une méthode que vous pourrez appliquer au quotidien et sans effort.

L’optimisme est une caractéristique de la personnalité importante qui différencie les personnes. L’optimisme est important parce qu’il constitue l’une des principales conditions de la résilience que l’on pourrait définir comme la capacité de rebondir après un coup dur. L’optimisme est aussi un facteur protecteur essentiel puisqu’il prédit :

- la santé physique : en protégeant notamment des maladies cardio-vasculaires,

- la santé émotionnelle : en maintenant une bonne résistance au stress, l’optimisme protège par exemple de l’anxiété ou de la dépression,

- la réussite académique et professionnelle : les optimistes ont plus confiance en eux et donc sont plus confiants dans leurs possibilités de réussir même après un revers.

En outre, les optimistes ont une vision du monde plus positive. Ils ont aussi tendance à moins se plaindre, ou en tout cas moins souvent que les pessimistes. Ces caractéristiques leur permettent d’être plus recherchés, plus souvent invités, et d’avoir un réseau social plus vaste, ce qui à son tour entretient la résilience.


L'optimisme ou la foi en l'avenir

Les chercheurs en psychologie ont proposé de nombreuses définitions scientifiques de l’optimisme. Mais une fois n’est pas coutume, je vous donnerai plutôt celle d’un chanteur populaire, celle que Jean-Jacques Goldman nous livre dans sa chanson Puisque tu pars : « Garde cette chance que nous t’envions en silence, cette force de penser que le plus beau reste à venir ».

C’est ce que fait un optimiste : même dans les difficultés, il garde espoir et foi en l’avenir. Mais cela ne nous dit pas comment il le fait. Un optimiste n’est pas un inconscient comme voudrait nous le décrire un pessimiste impénitent. Il ne fait pas l’autruche, en attendant que les orages lui passent au-dessus de la tête. Il agit et résout les problèmes selon une méthode en quatre étapes que Karen Reivich, docteur en psychologie de l’Université de Pennsylvanie a décortiqué pour nous. Cette méthode est une stratégie de résolution de problème efficace car elle est simple et s'adapte à de nombreuses situations, qu'il s'agisse de grandes difficultés comme des petits tracas quotidiens.



Mettre l'optimisme en action

1) Pensez à une situation concrète qui vous pose actuellement problème, vous occasionne des difficultés ou de la frustration.

Attention, les mots « situation concrète » ont leur importance. Nous avons tous tendance à fusionner avec des croyances générales que nous avons sur nous-mêmes, du type : « Je n’arrive jamais à rien » ou encore « Je suis nul en amour ». Se poser un problème sans s’auto-flageller, c’est se poser un problème concret. Par exemple, se demander : « Comment puis-je faire CONCRETEMENT pour mener tel projet à bien ? » ou encore : « Que puis-je faire CONCRETEMENT pour donner une chance à ma relation avec Lucie ? ». Ainsi, à chaque fois qu’il est impossible d’ajouter le mot « concrètement » à une phrase posant un problème, c’est certainement que le problème est mal posé. Il est posé en termes trop généraux. Il vous faudra d'abord le replacer dans un contexte spécifique et le définir en termes moins larges.


2) Lister tous les aspects de cette situation que vous pouvez contrôler ou influencer.

Certains aspects peuvent être totalement contrôlés et dépendre entièrement de vous. Sur d’autres, le contrôle peut être plus limité, la marge de manœuvre plus étroite. Mais ce n’est pas grave. A ce niveau, la méthode consiste à dresser l’inventaire de tous les facteurs sur lesquels vous pouvez agir et avoir une influence d’une manière ou d’une autre. C’est ce que fait un optimiste : il identifie les choses qu’il peut contrôler et lâche prise sur ce qu’il ne peut pas contrôler. Et justement…


3) Lister tous les aspects de la situation que vous ne pouvez pas contrôler, ceux qu’il vous faut accepter.

A ce point, il faut bien préciser ce que l’on entend par « accepter ». Accepter n’est pas se résigner. Dans une situation donnée et à un moment précis, il est possible que des paramètres d’une situation ne soient pas contrôlables. Mais cela ne veut pas dire qu’ils le resteront toujours ou encore que ces aspects incontrôlables revêtiront toujours la même importance douloureuse ou frustrante pour vous. Accepter, c’est faire de la place de manière pragmatique à ce qu’une situation évoque afin de mieux pouvoir porter son attention sur ce qui est important pour soi et agir en fonction de cela.

4) Quelles actions pourriez-vous entreprendre sur les aspects contrôlables et qui pourraient régler positivement la situation, même en partie ?

Ce point est rendu possible en mettant côte à côte les deux listes précédentes. En le faisant, vous pourrez commencer à prendre des décisions qui utiliseront mieux votre énergie et vos ressources. La plupart du temps, cette étape permet de réduire les ruminations mentales et de réduire la tendance à se plaindre tout bas ou auprès des autres à propos du fait que l’on est impuissant, qu’il n’y a rien que l’on puisse faire. Ceci est rendu possible tout simplement parce que vous avez maintenant face à vous une (longue) liste de choses à entreprendre, des paramètres sur lesquels vous pouvez agir et décider. C’est aussi ce que font les optimistes : ils ne font pas qu’identifier le problème ; ils mettent également des solutions en place.

Donc, une fois que vous aurez dressé la liste de ce que vous pouvez contrôler et celle de ce que vous devez accepter, n’hésitez pas à vous lancer le défi de trouver des actions à entreprendre pour changer les aspects de la situation que vous avez identifiés comme contrôlables. Que pourriez-vous faire différemment ? Que pourriez-vous changer dans la manière dont vous gérez la situation pour qu’elle devienne plus avantageuse ou bénéfique pour vous ? Pour qu’elle vous fasse moins souffrir ? Vous frustre moins ?



Apprenons l'optimisme

Contrôler son environnement et avoir raison sont de puissants renforçateurs pour les humains. Leur cerveau a même évolué pour cela : faire des prédictions et envisager le pire dans l’espoir de l’éviter. Cela les pousse là chercher à avoir raison et à se perdre dans des tentatives de contrôle de ce qui ne peut pas l’être, ce qui aura tendance à nourrir les stratégies inefficaces de gestion des difficultés intérieures et extérieures. Certains parviennent à éviter le piège de la souffrance ou du stress par une disposition naturelle à l’optimisme. Au quotidien, il est donc plus judicieux de positionner les gens selon cette disposition opposée au pessimisme plutôt que de les étiqueter comme « anxieux » ou « dépressifs ». Tout simplement parce que les choses ne sont pas figées et que l’optimisme s’apprend, comme avec l’exercice que nous venons de détailler. Cela peut paraître peu naturel au début. Mais au fur et à mesure et surtout en constatant les résultats, cette nouvelle manière d'aborder les difficultés deviendra automatique et évidente. Cette vision plus positive est celle de l’espoir, mais aussi un objectif raisonnable que l'on peut attendre en psychothérapie.

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