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Les dommages à long terme des traumas de l'enfance

Avoir été exposé à des traumatismes dans l’enfance n’est pas sans conséquences à l’âge adulte.


Ces conséquences se déclenchent parfois des années plus tard sont souvent le lot de ces enfants qui ont vu ou subi ce dont ils auraient dû être protégés. 85% des douleurs chroniques trouvent ainsi leur origine dans un évènement traumatique, et les douleurs sont d’autant plus intenses que la personne s’est sentie victime.


Une étude sur les enfants victimes de l'attentat du 11 septembre

Une nouvelle étude dont les premières conclusions ont été présentées le 20 mai 2019 à la convention annuelle de l’American Psychiatric Association (APA) en arrive peu ou prou au même constat.

Cette étude, qui se poursuit encore actuellement évalue plus de 1000 personnes qui ont été directement exposées à l’attentat du 11 septembre 2001 alors qu’ils étaient enfants. Ces jeunes victimes ont toutes été directement témoins ou alors se sont trouvées dans le nuage de poussière qui a suivi. Dirigée par Lawrence Amsel de l’Université Columbia de New York, elle est la plus importante et la plus longue étude qui ait jamais été réalisée auprès d’enfants exposés à l’attaque des tours jumelles. Son objectif est essentiel. En effet, alors que de nombreuses recherches ont été faites auprès des adultes, il n’y en a quasiment pas eu permettant d’étudier comment une telle expérience traumatisante survenant pendant les périodes sensibles du développement pouvait affecter à long terme les personnes tout au long de la vie, tant au niveau psychologique que physique.


Des conséquences à long terme

D’ores et déjà, les chercheurs ont confirmé ce que les psychologues constatent au quotidien dans leur rencontre avec leurs patients. Quatorze ans après l’attentat, les personnes directement exposées à ce traumatisme de masse alors qu’elles étaient enfants, présentaient plus de troubles psychologiques (stress post-traumatique, dépression, troubles des comportements alimentaires, addictions…) et somatiques (diabète, maladies cardiovasculaires…) et plus de troubles psychosomatiques associés (migraines, douleurs chroniques…) que les personnes du groupe contrôle qui n’avaient pas subi ce même événement terrible. Par maladie psychosomatique, les psychologues entendent des conséquences de l’esprit sur le corps qui s’exprime de cette façon.

Les personnes directement exposées à l’attentat étaient aussi plus susceptibles d’avoir développé un trouble psychologique dans l’année écoulée que celles qui n’avaient pas été exposées (36% contre 26%). De plus, parmi ceux directement exposés, 14% avaient des maladies psychosomatiques associées, contre 4% de ceux qui ne s’étaient pas trouvés sur les lieux. Le groupe exposé au traumatisme déclarait finalement rencontrer plus de difficultés pour « fonctionner » dans la vie de tous les jours.


Pour tous les psychologues amenés à prendre en soin des patients traumatisés dans l’enfance, cette recherche réaffirme à quel point il est important de tenir compte des effets de l’esprit sur le corps, peu importe que les personnes en souffrance évoquent en consultation des difficultés d’ordre psychologique ou physique. Quel que soit l'âge auquel ils consultent, ce qu’ils ont subi quand ils étaient enfants a des conséquences dans leur vie actuelle, parfois si douloureuses qu'elles les empêchent d’avancer et d'accomplir les tâches de la vie quotidienne. C’est pourquoi ces conséquences doivent être entendues et comprises dans le cadre bienveillant de la psychothérapie.

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